Sommes-nous dans une Ère de Frénésie de Consommation d’images et de vidéos ?
Comme nous l’avons vu dans le cours sur le travail, trop souvent nous confondons les divertissements (entertainments) avec les loisirs (hobbies).
Avec les nouveaux divertissements que représentent les séries, les jeux vidéos, les réseaux sociaux et internet, nous nous transformons de plus en plus en consommateurs (consumers). Nous perdons l’habitude d’être actif et créatif, pour devenir des personnes qui absorbent passivement tout ce que les milliardaires du divertissement veulent nous voir absorber. Évidemment, ils s’en réjouissent puisque cela contribue à ce que leurs richesses s’accroissent de manière quasi frénétique ! Et plus que les richesses, cela leur donne aussi un pouvoir sur notre représentation du réel. Par les images, par les vidéos, par les jeux, un certain nombre de valeurs sont véhiculées. Valeurs qui passent au niveau émotionnel et courcircuitent ainsi souvent notre capacité à raisonner, à distinguer le juste de l’injuste, le bien du mal.
Nous sommes gavés comme des oies, et nous gloussons pourtant de joie comme si nous avions là le summum de la liberté. L’une des dernières conférences de Reed Hastings, le co-fondateur et le PDG de Netflix, est à ce titre fort instructive. Il se réjouit d’être l’inventeur du Binge-Watching ! Nous serions soit disant, grâce à lui, plus libre car nous pouvons choisir de regarder notre série préférée comme House of Cards, Jessica Jones, Daredevil, ou encore Better Call Saul, en un week-end, le transformant ainsi en frénésie consumériste.
Pourpense-toi un peu !
J’aime bien utiliser des mots français oubliés. Se pourpenser, c’est réfléchir, mais l’on voit dans ce verbe que réfléchir n’est pas une tâche ingrate que nous devrions faire de temps en temps mais bien plutôt un véritable amour de soi que nous mettons en œuvre ! Se pourpenser, c’est penser pour soi, penser à soi, réfléchir en se souciant de soi. À force de chercher à nous divertir, nous en oublions de nous pourpenser ! Nous nous croyons libre alors que nous nous mettons de plus en plus dans une servitude volontaire : celle des oies gavées qui l’ont choisi et qui en redemandent.
Je vous invite donc à regarder l’une des dernières conférences de Reed Hastings, qui par ailleurs est aussi membre du conseil d’administration de Facebook :
Cela vient faire écho au beau sourire de Mark Zuckerberg lors de son intervention au Mobile World Congress de Barcelone. Pourpensez-vous donc un peu : il est le seul à avoir les yeux grand ouverts alors que tous les autres ont un bandeau technologique autour des yeux. Les “consumers” ne voient plus qu’un univers virtuel en oubliant que dans la réalité cela arrange grandement la richesse et le pouvoir de certains !