René Girard parle souvent de méconnaissance quand il s’agit de nos désirs :
- Le plus souvent nous méconnaissons nos désirs : nous sentons leur intensité, leur objet, mais nous ne savons pas forcément d’où ils viennent, s’ils sont mimétiques ou non. Soit nous nous trompons à leur sujet, soit nous nous faisons des illusions. Il est plus facile de corriger une erreur que de renoncer à des illusions. Celui qui se trompe corrige son erreur quand la réalité ou une personne extérieure lui montre son erreur. Celui qui se fait des illusions n’accepte pas ce que lui montre la réalité ou ce que lui dit cette personne extérieure. Il préfère interpréter ou imaginer que la réalité qu’il voit est une apparence trompeuse.
- Il faut distinguer la méconnaissance chez Girard de l’inconscient chez Freud. Pour ce dernier, seule la psychanalyse permet d’atteindre partiellement l’inconscient. Chez René Girard, en revanche, nous pouvons connaître nos désirs par nous-même, par la réflexion.
- Ainsi la méconnaissance, c’est quelque chose que l’on ne connaît pas encore mais qui pourra être connu par la réflexion.
-
Encore faut-il que la réflexion ne soit pas entravée par des émotions ou par l’intensité des désirs ! Nous reverrons cela dans le cours sur le bonheur quand nous présenterons le processus naturel de croissance émotionnelle puis de manière encore plus précise quand nous aborderons la notion de ressentiment dans le cours sur la conscience.