Alain Supiot a été professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités ». En 2008, il a créé l’Institut d’études avancées de Nantes, dont il préside aujourd’hui le comité stratégique. Ses cours au Collège de France ont été publiés en 2015 aux éditions Fayard sous le titre : La Gouvernance par les nombres.
Pour ceux qui voudraient avoir un aperçu de ses cours, nous avons de nombreuses ressources en ligne, par exemple cette « playlist » de la Fondation Hugot du Collège de France. Je vous mets la première vidéo de cette playlist ci-dessous. Ces conférences sont intéressantes car Alain Supiot y aborde des problèmes de philosophie politique. Sa grande culture juridique vient enrichir utilement notre connaissance du fonctionnement de nos institutions. Il y soutient que notre démocratie est en danger et qu’au niveau international nous assistons à une véritable dérive néo-féodale. La France risque fort d’être elle aussi emportée par cette dérive.
C’est une belle série de conférences par un grand juriste français, même s’il ne semble pas du tout connaître la pensée de Thomas d’Aquin. Le fait qu’il commence par dire que le monde n’a pas de sens par lui-même (ou du moins que ce n’est pas démontrable scientifiquement), prouve qu’il méconnaît complètement la tradition thomiste. Cela pourrait être par pure méconnaissance, mais cela pourrait être aussi par choix. Dans ce dernier cas, cela voudrait dire qu’il se positionne soit comme un athée soit comme un agnostique. Il est bon de reconnaître les présupposés d’un conférencier pour mieux discerner ses thèses. Il en va évidemment de même pour tout conférencier quelle que soit sa culture.
